Comprendre et savoir gérer ses émotions et celles des autres représentent un atout de taille dans le milieu professionnel. Depuis près de 30 ans, ces « soft skills » sont particulièrement recherchés par les recruteurs car bénéfiques pour l’entreprise, tant d’un point de vue productivité que cohésion d’équipe. Cette capacité porte un nom : l’intelligence émotionnelle. À quoi correspond-elle ? Comment peut-on l’évaluer ? Et quelles sont ses utilités pour l’entreprise ? Le point complet sur l’intelligence émotionnelle.
L’intelligence émotionnelle définit les capacités à comprendre et exprimer ses émotions, et celles d’autrui. Mais aussi les aptitudes à les maîtriser – les réguler, notamment – et à les utiliser dans différents contextes. D’un point de vue professionnel, l’intelligence émotionnelle se montre utile pour l’entreprise. Mais nous y reviendrons.
Ce concept – que l’on assimile généralement aux soft skills, littéralement les « compétences douces » – est né à l’aube des années 1990 suite à des travaux scientifiques. On peut notamment citer deux psychologues américains, Jack Mayer et Peter Salovey, qui désignaient l’intelligence émotionnelle comme « l’habileté à percevoir et à exprimer les émotions, à les intégrer pour faciliter la pensée, à comprendre et à raisonner avec les émotions, ainsi qu’à réguler les émotions chez soi et chez les autres ».
De manière plus concrète, il est possible de définir, de résumer la notion d’intelligence émotionnelle à travers quatre grands axes majeurs, à savoir :
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Afin d’avoir une réelle utilité pour l’entreprise, l’intelligence émotionnelle doit pouvoir être évaluée, calculée. Tout le monde a déjà entendu parler du Quotient Intellectuel, le célèbre QI, visant à mesurer l’intelligence d’une personne. Il en est de même pour l’intelligence émotionnelle. À la différence que l’on ne va pas chercher à évaluer un QI mais un QE, pour Quotient Émotionnel.
Pour ce faire, depuis une vingtaine d’années, de nombreux tests ont été mis au point. Certains sont d’ailleurs disponibles gratuitement et facilement trouvables sur Internet. Le calcul du QE prend la forme d’une sorte de test de personnalité, réalisé via une série de questions. Les réponses sont analysées et permettent de dresser une sorte de « portrait-robot » de la personne et, surtout, de ses émotions.
Dans l’univers professionnel, ces tests sont utilisés lors de la phase de recrutement. Considérée comme une simple mode dans les années 1990, l’intelligence émotionnelle s’est réellement et sérieusement développée au sein des ressources humaines dans le courant des années 2000. Les recruteurs n’hésitent plus à intégrer la gestion des émotions au cœur du processus de recrutement, et à faire passer ces tests de QE aux candidats. Confiance en soi, empathie, capacité à résoudre des conflits : les critères de personnalités passés aux cribles sont nombreux.
Toutefois, les recruteurs ne peuvent pas se baser exclusivement sur le QE pour trouver la perle rare. D’une part, l’expérience et les compétences des candidats demeurent des critères de sélection importants, pour ne pas dire primordiaux. De plus, tous les tests disponibles – surtout les gratuits – ne reposent pas et ne sont pas validés scientifiquement. Dans ces conditions, les résultats peuvent être contestables et impliquent donc de ne pas miser uniquement sur l’intelligence émotionnelle dans le recrutement.
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Les utilités de l’intelligence émotionnelle pour une entreprise sont nombreuses. Les éléments avec un fort QE se montrent positifs aussi bien pour les activités que pour le bon fonctionnement en interne. Une étude menée en 2015, par le cabinet d’audit Carewan démontrait que sept projets de transformation d’entreprises avaient échoué car l’aspect humain n’avait pas suffisamment été pris en compte.
Placer l’intelligence émotionnelle au cœur du recrutement permet, dès la phase de tests, de sélectionner des profils dont les valeurs sont communes à celles prônées par l’entreprise. Ou, tout du moins, d’inciter le futur collaborateur à s’ouvrir et à assimiler ces valeurs. Cela peut avoir des répercussions immédiates très positives : le salarié peut ainsi comprendre rapidement le rôle et la position qu’il aura à tenir au quotidien, tout en prenant en compte la culture de l’entreprise.
Autre utilité de l’intelligence émotionnelle pour une entreprise : compter dans ses rangs des salariés plus performants. Comprenez par là qu’un collaborateur avec un QE élevé, donc plus conscient de ses émotions, aura plus de facilité à s’auto-évaluer et à s’adapter si besoin. Cela se traduit notamment par une capacité à se maîtriser même en situation de forte pression, de stress, voire de frustration suite à un échec. En découlera une volonté de chercher des solutions positives, seul ou en collaboration avec d’autres salariés.
Pour le bon fonctionnement d’une entreprise, du matériel de qualité est nécessaire, tout comme des salariés compétents et expérimentés. Mais ce n’est pas tout : l’environnement de travail est tout aussi important. Un état d’esprit général positif et convivial contribuera au bien-être de tous les collaborateurs et, par extension, à la bonne santé de l’entreprise.
Un salarié doté d’une grande intelligence émotionnelle sera davantage ouvert aux travaux en groupe, saura plus aisément gérer cette dynamique et gérer les potentiels conflits. Par exemple, la capacité à accepter et analyser les critiques constructives contribuera à améliorer la cohésion entre les salariés et représentera donc un atout non-négligeable pour l‘entreprise.
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