Mésentente sur la stratégie d’entreprise, désaccords sur l’organisation du travail, sentiment enfoui d’amertume ou d’injustice, jeux de pouvoir… Les conflits entre associés peuvent avoir diverses origines et engendrer des risques plus ou moins importants pour l’entreprise. Si le litige n’a pas pu être évité, il est indispensable de réagir rapidement. Voici cinq conseils à suivre pour bien gérer un conflit entre associés.
En entreprise comme dans la vie personnelle, les désaccords sont monnaie courante. Pour éviter qu’ils ne prennent trop d’ampleur, il est toutefois conseillé de mettre des mots sur le problème, et ce, le plus rapidement possible. Autrement dit, n’hésitez pas à échanger entre associés et à nommer la situation afin de la dédramatiser tout de suite.
Bien géré, un litige peut même faire avancer et déboucher sur des solutions précieuses pour la stratégie de l’entreprise. Un conflit au travail est en effet révélateur de la diversité des profils et des capacités de travail complémentaires, nécessaires au bon fonctionnement de toute société.
Par ailleurs, pour éviter les conflits avec vos associés, il est important d’entretenir le lien et la confiance qui vous unissent, de manière régulière et indépendamment du quotidien professionnel. Cela peut prendre la forme d’un rendez-vous au café du coin, ou d’un déjeuner partagé, au cours duquel vous prenez des nouvelles l’un et l’autre sur vos vies personnelles, ou échangez sur vos passions communes éventuelles, etc. L’idée est avant tout de prendre soin de vos relations et de communiquer constamment.
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La stratégie d’une entreprise est généralement le fruit des ambitions professionnelles reliées aux désirs personnels des associés. Ces derniers peuvent évoluer avec le temps, et diverger d’un associé à l’autre, notamment en fonction de l’âge.
Un jeune actionnaire peut en effet avoir des ambitions de développement international, tandis qu’un associé plus âgé est susceptible de se focaliser davantage sur une stratégie de sortie, telle que la vente de l’entreprise.
Pour éviter ces conflits, il est recommandé d’actualiser sa stratégie d’entreprise régulièrement, au moins tous les deux ou trois ans. Cela permet de réaligner ses aspirations personnelles sur le projet global de l’entreprise et de l’expliciter auprès de toute l’équipe.
Une répartition du capital inefficace, un organigramme flou ou encore des statuts mal définis peuvent être à l’origine de tensions entre associés. De ce fait, il peut être judicieux de faire le point sur la distribution du capital, ainsi que sur les rôles et les missions de chacun, afin de comprendre les éventuelles frustrations.
L’objectif est ainsi de réduire les écarts entre l’organisation de l’entreprise « officielle », c’est-à-dire écrite dans les documents et précisée dans l’organigramme, et l’expérience réelle de chaque associé, vécue sur le terrain. D’ailleurs, ces décalages de perception peuvent être encore plus criants lors d’une croissance importante ou au contraire, lors d’une crise interne.
Si le conflit prend de l’ampleur, n’hésitez pas à faire appel à une personne extérieure. Cette intervention est parfois prévue dans les statuts de l’entreprise sous l’appellation « modes alternatifs de règlement des différends » (MARD). On en distingue plusieurs types.
À noter : le conciliateur peut être désigné par un organisme professionnel en lien avec le secteur de l’entreprise, ou par un juge. L’arbitre, quant à lui, est toujours sélectionné par un juge.
Malheureusement, les solutions à l’amiable ne suffisent pas toujours à régler un litige entre associés. Dans ce cas, il convient d’emprunter la voie judiciaire, afin de demander la nomination d’un mandataire en charge de la gestion du conflit. Pour cela, une requête précise doit être déposée auprès du juge. Cette solution est généralement envisagée en cas de paralysie totale de l’entreprise, lors d’une mésentente entre des associés-gérants notamment. Si un accord est trouvé, un protocole transactionnel est envisagé. À l’inverse, si les associés n’arrivent pas à se mettre d’accord, la dissolution de l’entreprise devient parfois la seule issue possible proposée par le juge.
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