CSRD : comment appliquer la nouvelle directive européenne ?

Initiée par la Commission européenne, la CSRD vise à mieux encadrer le reporting extra-financier des entreprises. Cette nouvelle directive marque un tournant majeur pour les acteurs économiques en les responsabilisant davantage sur les enjeux sociétaux et environnementaux.

Quelles sont les entreprises concernées ?

Quand et surtout comment mettre en application la CSRD ?

Qu’est-ce que la CSRD ?

 

La CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) est une réglementation européenne qui vient remplacer la NFRD (Non Financial Reporting Directive). Cette nouvelle norme s’articule sur la volonté d’harmoniser les rapports extra-financiers des entreprises.

Elle regroupe un ensemble de mesures pour encourager les acteurs économiques à développer une stratégie RSE respectueuse des enjeux du développement durable. Elle introduit à ce titre le principe de double matérialité : la matérialité financière et la matérialité d’impact.

Concrètement, il s’agit pour les entreprises de concilier leurs impératifs de croissance et les objectifs de décarbonation qui leur incombent. Bien que l’application de la CSRD puisse sembler contraignante de prime abord, elle présente plusieurs avantages.

D’une part, elle instaure plus de transparence en simplifiant le rapport de durabilité grâce à des normes standardisées et un format digital imposé. D’autre part, elle améliore la marque employeur et renforce l’attractivité de l’entreprise aux yeux des clients et des investisseurs potentiels.

 

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Quelles sont les entreprises concernées par la CSRD ?

 

À l’heure actuelle, les règles relatives au reporting extra-financier s’appliquent aux entreprises qui emploient plus de 500 salariés. Il s’agit surtout des sociétés cotées en bourse, des banques, des compagnies d’assurance et des entreprises reconnues d’intérêt public par les autorités nationales.

Les nouvelles normes et directives de la CSRD prévoient cependant un périmètre d’application élargi à l’ensemble des grandes entreprises ainsi qu’aux PME cotées sur les marchés réglementés et remplissant au moins 2 des 3 critères suivants :

  • 10 salariés ;
  • 700 000 € de chiffre d’affaires net ;
  • 350 000 € de bilan total.

Seules les micro-entreprises de moins de 10 employés échapperont à la mise en œuvre de la CSRD. Ainsi, cette dernière couvrira à terme environ 50 000 entreprises en Europe. Soit 5 fois plus que dans le cadre de la NFRD.

 

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CSRD : les nouvelles normes de reporting

 

La CSRD impose aux entreprises la publication d’informations relatives à la protection de l’environnement, au respect des droits de l’Homme, aux mesures anti-corruption ainsi qu’à la diversité des conseils exécutifs.

Elle met plus particulièrement l’accent sur la RSE et la gestion des risques liés au changement climatique. Afin de laisser aux entreprises le temps de se mettre en conformité, le calendrier d’application de la CSRD prévoit un déploiement progressif :

  • 1er janvier 2025 pour l’exercice 2024 des entreprises déjà concernées par le reporting NFRD ;
  • 1er janvier 2026 pour l’exercice 2025 des grandes entreprises qui n’y étaient pas soumises ;
  • 1er janvier 2027 pour l’exercice 2026 des PME cotées en bourse.

Ces dernières auront néanmoins des obligations allégées. Reste qu’elles ont tout à gagner à anticiper leur transition écologique en s’appuyant par exemple sur les propositions de la CPME.

Comment appliquer les normes CSRD ?

 

Les entreprises peuvent actionner 3 leviers pour se préparer à la CSRD.

 

Renforcer la stratégie RSE

Il appartient aux entreprises de définir des indicateurs clés de performance et d’effectuer un audit pour identifier d’éventuelles lacunes. Pour piloter efficacement leur stratégie RSE, elles doivent en outre impliquer les collaborateurs de chaque service.

 

Identifier les risques grâce aux critères ESG

Les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) délivrent des informations essentielles au rapport de durabilité. À noter que le Portail RSE permet aux entreprises de s’informer sur leurs obligations CSRD et de s’y conformer directement sur la plateforme.

 

S’engager sur la décarbonation

Dans le cadre du Pacte vert européen visant la neutralité climatique pour 2050, plusieurs solutions s’offrent aux entreprises pour établir un bilan carbone : le réaliser en interne avec une personne habilitée, solliciter un cabinet de conseil spécialisé ou utiliser un logiciel dédié.

 

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Les questions les plus posées

 

Quelles sont les limites de la CSRD ?

 

Les études d’impact et le bilan carbone entraînent une augmentation du coût du reporting. De plus, la CSRD uniformise des normes juridiques contraignantes. Le Groupe consultatif européen sur l’information financière (EFRAG) a néanmoins préconisé qu’elles soient allégées pour les PME et propres à chaque secteur d’activité.

 

Mauvaise application de la CSRD : quelles conséquences ?

 

Conformément à l’article 1 de la CSRD, les sanctions pourront revêtir 3 formes :

  • déclaration publique précisant l’infraction et l’identité du responsable ;
  • émission d’une ordonnance de cessation ;
  • sanctions pécuniaires.

Ces dernières ne sont pas encore précisées et varieront selon chaque État membre de l’UE.

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