Après une année 2020 marquée par la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis et les conséquences de la crise sanitaire (pénurie de composants électroniques, usines fermées en Asie…), de plus en plus d’entreprises envisagent de relocaliser une partie de leur production en France. Est-ce, pour autant, une bonne idée ? Quels avantages et inconvénients faut-il avoir à l’esprit ? Comment se lancer sans prendre de risques ? Faisons le point.
L’une des erreurs les plus courantes concernant l’internationalisation des entreprises concerne le moment choisi pour le lancement à l’international. Ce dernier est parfois prématuré.
Avant de songer à l’internationalisation, il est important de bien établir son entreprise dans son pays d’origine et d’avoir une activité stable.
Le débat sur la délocalisation et son processus inverse, la relocalisation, est ancien. Il a cependant été remis au goût du jour par la crise économique et sanitaire liée à la circulation du Covid-19. En effet, cette dernière a mis en avant certaines vulnérabilités, notamment causées par des fermetures d’usines en Chine – et plus globalement dans toute l’Asie – et par la fragmentation des étapes de production entre plusieurs pays.
De plus, la relocalisation apparaît comme un enjeu de communication : le « made in France » a le vent en poupe, et semble devoir rester un argument à même de convaincre de nouveaux consommateurs dans les prochaines années.
Les signaux semblent ainsi au vert pour une relocalisation, sinon massive, au moins importante, de productions jusque-là confiées à d’autres pays ou continents afin de bénéficier d’avantages comparatifs.
Si la relocalisation de la production fait aujourd’hui partie des pistes explorées par les entreprises, c’est parce qu’elle offre certains avantages. Et notamment :
Un repositionnement de la production sur le marché d’origine n’offre, malheureusement, pas que des avantages. Tout d’abord, elle implique souvent une hausse des coûts de production, que ce soit en termes de main d’œuvre ou de matières premières.
Ensuite, elle peut se heurter à une réalité : certains savoir-faire ne sont plus présents sur le territoire national, et relocaliser pourrait imposer de former des collaborateurs avant même de songer à une quelconque fabrication.
Enfin, certains volumes de commande ne sont réalisables qu’en additionnant les capacités d’usines situées dans plusieurs pays – et les avantages comparatifs liés. Il n’est pas toujours certain que l’on puisse répondre à la demande à partir de sites de production situés uniquement sur son marché d’origine.
Finalement, faut-il relocaliser ? La réponse pourra être positive si votre principal souci est de réaliser des économies sur les coûts de transport, les taxes, ou pour gagner en maîtrise de l’ensemble de la chaîne de production. De même, elle pourra être intéressante si votre cœur de cible est sensible au Made in France, par exemple.
En revanche, cet objectif pourra être plus difficile à atteindre si l’impact tarifaire d’une relocalisation devient trop important. De même, il convient de calculer les économies réalisées d’un côté (sur les transports, les taxes…) et le surcoût manufacturier d’une telle opération.
Il est ainsi capital de se faire accompagner dans cette démarche, afin d’étudier les bénéfices et les risques liés à la relocalisation. D’autres leviers peuvent ainsi, peut-être, être actionnés pour obtenir les mêmes résultats (recherche de partenaires plus responsables, relocalisation partielle, « recontinentalisation » de la production plutôt que relocalisation…).
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Que cela soit pour augmenter la production, investir dans des locaux, rémunérer les collaborateurs qui évolueront sur place, la souscription d’assurances pour protéger l’activité, etc. : s’implanter à l’étranger nécessite des fonds. L’investissement financier à fournir doit être évalué précisément et des mesures doivent être prises en conséquence. Levée de fonds, emprunt, recours à des aides dédiées, développement de la trésorerie de l’entreprise pour un lancement autonome et sans aide, recherche de partenaires dans le pays visé : plusieurs alternatives s’offrent aux entreprises pour financer leur expansion. Il s’agit de trouver le montage financier le plus adapté.
On notera également que penser à la trésorerie est d’autant plus important que les retours sur investissements des projets d’internationalisation ne sont souvent pas immédiats. La patience doit être de mise, même lorsque le projet est bien ficelé.
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Il arrive que des entreprises souhaitent développer leur activité à l’international sans s’implanter localement dans le ou les pays visés, parfois pour des raisons d’économies. Selon l’activité de l’entreprise, ce choix peut constituer une erreur. Une implantation locale physique, même à échelle réduite, constitue une excellente opportunité pour l’entreprise de construire un réseau de partenaires locaux et d’accroître sa visibilité.
Pour éviter l’échec lors de l’internationalisation, les entreprises doivent s’efforcer de proposer des produits parfaitement adaptés aux spécificités du marché visé. Goûts des clients locaux, réglementation, différences culturelles, format, packaging, prix, nom : chaque aspect doit être personnalisé et adapté selon la ou les cibles.
Concernant le nom du ou des produits, on retiendra qu’il doit être particulièrement réfléchi dans la mesure où il définit l’identité du produit. Il faudra notamment s’assurer qu’il n’a aucune connotation négative dans la langue du ou des pays visés.
Les entreprises françaises sont relativement tournées vers le monde :
Source : Insee
Bon à savoir
Il est possible de se faire aider et accompagner dans le projet d’internationalisation de son entreprise. N’hésitez pas à faire appel aux services de spécialistes.